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Portrait #1 : Champaga




Comme promis, au travers du Blog « Maisons de Provence », je souhaite vous faire découvrir des lieux qui me séduisent et m’émerveillent. Parce que ces maisons ne se résument pas à des matériaux, des couleurs ou des principes architecturaux, je vais vous faire découvrir qu’elles invitent à un mode de vie bien particulier ; un mode de vie authentique et riche de simplicités.


Pour ce premier "Portrait de Maison de Provence", j’ai envie de vous parler d’un lieu où j’ai souvent été me ressourcer. Quand je vivais encore à Paris, je me suis trouvée plusieurs fois en mal de lumière, de chaleur et de tranquillité… C’est à chaque fois, aux Chambres de Champaga que je suis venue me ressourcer, faire le plein de Provence, le temps d’un weekend prolongé. Aujourd’hui, habitante de la Cité Phocéenne, j’y retourne encore, rien que pour le plaisir d’y vivre une parenthèse enchantée


L’expérience


L’enchantement commence dès la route qui mène à cette chambre d’hôtes d'exception. Virages après virages, se dévoilent devant moi des champs d’oliviers et des vignes à perte de vue. Alors que je me sens déjà pleinement en Provence, je n'ai plus aucun doute au moment où je dépasse le village du Barroux, village perché, typique de la région, lové au pied du Mont Ventoux.


Je roule encore un peu, sourire aux lèvres, et puis sur ma droite, un panneau indique "Champaga". Je tourne sur un chemin qui s'enfonce dans la pinède et entends le bruit des graviers calcaires sous les pneus. Le chemin est tout juste ce qu’il faut de cahoteux et mon émotion est déjà grande car je pressens que cet endroit est une merveille.


Se dévoile alors sous mes yeux, une impressionnante bastide, tant par sa taille que par sa beauté, avec des terrasses en restanque et une superbe piscine en contrebas bordé de pierres et de cyprès...




Je me gare, déjà enveloppée par la sérénité du lieu, et m’approche de la bastide entourée de somptueux pots en terre cuite et de plantes méridionales. La porte d’entrée annonce la couleur : une majestueuse porte en bois cloutée à l’ancienne. J’entre et tout m’émerveille…Ce lieu regroupe tout ce qui me charme dans les maisons de Provence : les murs en pierre, la végétation, l’authenticité des matériaux, l’harmonie entre l’habitat et la Nature…


Vous l’aurez compris, cachée dans la pinède, Champaga est un bijou provençal qui se découvre recoins après recoins. Les chambres ont été décorées dans un style authentique et raffiné. Le ravissement ne se limite pas à l’esthétique du lieu et se poursuit jusque dans l’assiette. Confortablement installé.e.s au cœur des deux hectares de la propriété, Brigitte, la propriétaire du lieu, vous sert avec un excellent petit déjeuner, composé de produits frais et locaux qui varient chaque jour.




Ce lieu est mon havre de paix, une vraie parenthèse d’authenticité et de douceurs.

Je vous en ai déjà dit beaucoup et afin de connaître encore mieux ce lieu, j’ai posé quelques questions à celle qui fait vivre ce lieu, Brigitte d’Ollone.


Interview


Quelle est l’histoire de Champaga ?


C’est une longue et belle histoire, née d’un déchirement.

Mes beaux-parents, au début des années 50, ont décidé de saisir une opportunité proposée par les Marocains : devenir propriétaire-agriculteur dans le grand sud marocain.


Ils quittent leur vie parisienne avec leurs cinq enfants (entre 10 ans et 6mois), en voiture, et après avoir traversé l’Espagne et les 3/4 du Maroc, découvrent leurs terres.

C’est un lieu merveilleux, situé en-dessous de Taroudant, au pied l’Atlas, mais tout est à faire.

Un sourcier les aide à trouver l’eau.

C’est ensuite la construction de la maison, en briques séchées au soleil. Puis la plantation d’orangers.

Mon beau-père se découvre une âme d’entrepreneur. Il découvre l’agriculture et ses aléas, comme les invasions de sauterelles qui dévorent les récoltes….

Ma belle-mère s’investit dans le milieu des femmes et, aquarelliste, découvre avec bonheur les couleurs marocaines.

Les enfants apprennent l’arabe et vont à l’école du village avant d’aller poursuivre à Agadir où ils subiront le grand tremblement de terre en 1960.

Mais après l’indépendance de l’Algérie, le vent commence à tourner et ils pensent alors qu’il va sans doute falloir partir un jour...

Pourquoi pas la Provence ?


Ils ont pris gout à cette vie d’agriculteur et au soleil….et découvrent Le Barroux, village perdu au milieu de collines plantées d’abricotiers, de blé et d’oliviers.

Séduits par le lieu, ils achètent un terrain, construisent une maison et plantent des vignes.

Commence alors pour eux une vie entre Maroc et France. Les ouvriers marocains alternent entre les orangers d’Oued Teïma … et les vignes, les abricotiers et les cerisiers du Barroux

C’est en 1973 qu’ils seront définitivement expropriés du Maroc, déchirés mais heureux d’avoir lancé un nouveau projet.

Champaga reste imprégné par ce passage marocain.


Pourquoi vous êtes-vous installée ici ?


Après plus de 20 ans à Bordeaux, il était temps de changer de vie. Les enfants avaient grandi, volaient maintenant de leurs propres ailes.

Champaga a été alors une évidence pour nous tous.

Gildas était content de voir revivre la maison de ses parents.

J’aimais recevoir, la vie à la campagne m’attirait…

C’est ainsi que Champaga, proche de tout grâce au TGV, est devenu la maison de famille dans laquelle nous aimons nous retrouver.

Après quelques travaux d’aménagement et de rénovation, Les Chambres de Champaga ont vu le jour en 2011.


Quel est à Champaga, votre lieu préféré ?


Marcher dans les environs, arpenter les collines, bien sûr, mais aussi m’asseoir sur la terrasse, en fin de journée, un verre à la main et admirer la lumière du soleil couchant sur le château du Barroux...


Un immense merci à Brigitte de nous avoir confié l'Histoire de Champaga




Mme Yacine BRUCKLER

Architecte d'Intérieur et Décoratrice en Provence

Fondatrice de Resonances Interior Design

www.resonances-interiordesign.com

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